Pétition Local

 Pétition intersyndicale parisienne : non au développement de l’apprentissage

 

La volonté du ministère de développer l’apprentissage dans les LP, LPO et SEP fait peser de graves menaces sur l’enseignement professionnel public. Le mixage des parcours et des publics, qui sert notamment l’objectif de diminution des moyens alloués à l’enseignement professionnel et la sous-traitance des plateaux techniques des EPLE, dégradent encore les conditions de travail des PLP et les conditions d’études des lycéen-nes professionnel-les. Aujourd’hui, La ministre envisage de modifier le statut des PLP qui serait un « frein » au développement de l’apprentissage. Pour nous, cette éventualité est inacceptable et nous nous opposerons à de telles modifications. (…) ».

Depuis janvier, le gouvernement multiplie les incitations à l’apprentissage. F. Hollande annonce, dans ses vœux à la « communauté éducative », le développement des campus des métiers intégrant lycéens, apprentis, adultes en formation. Des décrets, dans le cadre du projet de loi Macron, favorisent l’apprentissage en assouplissant l’interdiction du travail sur machines dangereuses ainsi que le travail en hauteur. Le Conseil d’Analyse Economique propose de diriger toute la taxe d’apprentissage vers les CFA, et de les autoriser à délivrer des « certifications » à la place des diplômes nationaux de l’Education nationale, quitte à supprimer l’enseignement général pour les apprentis !

En reprenant ce qui existait auparavant, le décret Hamon relatif au statut des enseignants confirme, dans son article 4 [1], la possibilité d’effectuer un complément de service « dans des types de formation autres que la formation initiale », « l’accord de l’intéressé » étant « nécessaire ». Personne n’est dupe de ce que signifie cet « accord de l’intéressé » sous la pression de l’administration !

A Paris, s’engagent déjà des expérimentations : location d’ateliers pédagogiques d’un LP à une entreprise de formation privée pendant les cours des lycéens, intégration d’apprentis et d’adultes dans des classes de LP, tentative d’inviter des élèves de Terminale Pro à terminer leur cycle en apprentissage, tentative d’imposer à un enseignant un complément de service en CFA, création de BTS uniquement en « parcours mixte » 1 an lycéen / 1 an apprenti, etc.

Quant à la DHG des lycées professionnels à la rentrée 2015, la baisse globale de DHG, la diminution drastique de très nombreuses HSA, donc d’heures-postes, et la création des Indemnités pour Missions Particulières du décret Hamon aboutissent à la suppression de centaines d’heures de cours dans les lycées professionnels, alors même que 221 élèves supplémentaires sont attendus.

Tout se met en place pour généraliser l’apprentissage au dépend des LP, de leurs élèves et du statut des PLP et remettre en cause une conquête fondamentale de 1947, le service public de l’enseignement professionnel initial.

Les syndicats parisiens SNETAA-FO, CGT Educ’action, SNUEP-FSU réaffirment leurs revendications communes :

- Non à la baisse des heures en lycées professionnels
- Aucune suppression de classes, sections, ou de postes
- Aucun complément de service en apprentissage ou formation d’adultes
- Aucun mixage des publics et des parcours de formations
- Abandon des labellisations en « Lycée des Métiers » ou « Campus des Métiers »
- Non à la généralisation de l’apprentissage
- Nos syndicats appellent les collègues à se réunir dans les établissements,
à se mobiliser et à signer massivement cette position commune


[1Décret 2014-940 du 20 aout 2014, article 4, alinéa 1, 2ème paragraphe : « Pour les professeurs de lycée professionnel, ce complément de service ne peut être assuré que dans un établissement scolaire public dispensant un enseignement professionnel. Si ce complément de service doit être assuré dans des types de formation autres que la formation initiale, l’accord de l’intéressé est nécessaire ».