Tous en grève le 15 avril : personnels premier et second degré, lycéens et parents

 

Si du coté du ministère, une certaine nervosité commence véritablement à apparaître, c’est pour l’instant le refus de répondre aux revendications. c’est ainsi que si Darcos reçoit séparément les organisations lycéennes vendredi, c’est officiellement pour ne parler que de la réforme du bac.

Du coté des organisations enseignantes, si Darcos prétend vouloir discuter de la revalorisation du métier d’enseignant, cela ne peut se faire dans le cadre budgétaire actuel et sans l’abandon du rapport Pochard. l’apparente fermeté de Darcos ne doit pas nous faire oublier que face à la mobilisation qui s’amplifie, il devra répondre aux revendications.

La semaine a été marquée par l’entrée dans la mobilisation des enseignants du premier degré à l’initiative en particulier de la CGT. Ils ont rejoint les enseignants du second degré et les lycéens bien décidés à poursuivre la mobilisation jusqu’à satisfaction de leur revendications.

Seule notre détermination commune et la poursuite des mobilisations permettront de faire reculer le gouvernement qui entend poursuivre sa politique antisociale :

- Par l’alourdissement des effectifs par classe, la suppression des moyens spécifiques aux établissements ZEP et de nombreuses classes et options dans le 2nd degré, la mise en concurrence des établissements, la généralisation des bac-pro 3 ans et la suppression des BEP, les nouveaux programmes du 1er degré, la réforme du samedi matin, les stages de remise à niveau CM1-CM2, le gouvernement veut poursuivre dans l’éducation nationale ses mesures rétrogrades et réduire les ambitions éducatives pour la jeunesse. l’ensemble de ces mesures réduit les chances de formation et de rattrapage pour les jeunes en difficulté scolaire, ainsi que l’ambition d’un niveau élevé de formation pour tous. Le caractère démocratique et égalitaire de l’école est ainsi de plus en plus compromis.

- Fidèle à son « travailler plus » pour soi-disant « gagner plus », il entend détruire l’emploi public en multipliant les heures supplémentaires (HSA) et les suppressions de postes dans l’éducation qui aggraveront les conditions d’exercice des enseignants, dégraderont la qualité du service public et préfigure l’augmentation du temps de service statutaire que propose le rapport Pochard.

Tous ensemble, continuons à nous mobiliser :

- Pour un collectif budgétaire permettant un service public d’éducation premier et second degré de qualité qui permette le maintien des postes, la transformation des HSA en postes et la création des postes nécessaires

- Contre la suppression des BEP et la généralisation du bac pro en 3 ans

- Pour une autre politique dans les écoles garantissant la scolarisation de tous les enfants dont les parents en font la demande en maternelle et dès 2 ans,

- Contre toutes les mesures régressives dans l’éducation et les conclusions du rapport Pochard et la réforme statutaire,

- Pour le retrait de tous les projets Darcos dans le premier degré (transfert du samedi matin, stages de vacances, ...). Ces mesures annualisent le temps de travail, relancent la décentralisation de 2003 en préparant la municipalisation complète du premier degré (EPEP), suppriment les RASED et aggravent les inégalités,

- Pour le retrait des nouveaux programmes rétrogrades du primaire, calqués sur ceux de 1923,

- Pour l’abandon des PPRE, outil de culpabilisation, de pression managériale et de sous-traitance des missions éducatives aux collectivités territoriales et ’partenaires’ privés (Associations) au sein des PRE,

- Pour des services publics de qualité, refusons la RGPP et la casse programmée de nos statuts,

- Pour le réemploi et la titularisation de tous les précaires sans condition,

- Pour une école de justice sociale au service de la réussite pour tous et l’épanouissement de chacun,

- Pour une réduction du temps de travail : réduction du temps de présence élève dans le sens d’une amélioration des conditions de travail des élèves et des enseignants, concertation dans le temps de travail.

Provocation

Le ministre et les recteurs continuent à mépriser la mobilisation. Les profs sont au choix des « râleurs » (un « bon prof » ne « râle » pas et ne fait pas grève), des « menteurs » ou des manipulateurs. Les élèves sont « hystériques » et « ignorants ».

Répression

A chaque manifestation, des dizaines d’élèves sont arrêtés. Certains subissent des pressions au sein même de leur établissement. Le 3 avril, c’est Rodolphe Juge, un enseignant venu encadrer la manifestation, qui a été arrêté arbitrairement !

Nous pouvons gagner !

Le recteur de l’académie de Créteil a du reculer en rendant de nombreux postes pris sur les Heures Supplémentaires et près de 25% des BEP qu’il voulait supprimer.

La CGT-Educ’Action Ile-de-France appelle à poursuivre, étendre et amplifier la mobilisation :

- Elle appelle à multiplier les AG d’établissements, d’écoles et de villes (1er et 2nd degré, avec les élèves et les parents) et à poursuivre et étendre la grève reconductible qui s’est installée dans de nombreux établissements

- Elle appelle tous les personnels, 1er et 2nd degré, à faire grève et à manifester mardi 15 avril

- Elle soutient la proposition d’une journée de manifestation avec les parents d’élèves samedi 12 avril

- Elle appelle à un rassemblement jeudi 17 avril à 9h devant le Palais de justice de Paris pour dire non à la répression et à la violence policière et défendre notre camarade Rodolphe Juge (préavis de grève national déposé -’ pétition à signer)

- Elle a proposé une intersyndicale région parisienne premier et second degré pour décider de la poursuite de la mobilisation et décider d’une grève et d’une manifestation dès la rentrée des vacances de printemps

Télécharger l’appel de la CGT Éduc’Action Ile-de-France

Télécharger l’appel intersyndical régional

Télécharger l’appel de l’AG des établissements d’Ile-de-France